La stratégie de résolution de problèmes

Allez, on continue!

2) S'accorder sur l'objectif

Une fois le problème clairement défini, on s'efforce de décrire les changements concrets qui, une fois mis en oeuvre, permettront d'affirmer que celui-ci est résolu. Il s'agit donc de définir l'objectif à atteindre.

Comme pour la première étape, même si cela vous semble évident, il faut y passer le plus de temps possible (avec le groupe ou avec soi-même) afin de bien s'accorder dessus.

Cette phase rempli plusieurs rôles fondamentaux dont celui de s'accorder sur la réalité concrète qui permettra de considérer l'objectif atteint. Cela permet de faire le point sans équivoque aucune sur ce qui doit constituer le coeur de l'intervention, tout en contrôlant les éventuelles évolutions erronées du processus de changement.

Le fait de s'accorder sur l'objectif joue un rôle important dans la dynamique du groupe. En effet, cela met en place un "team spirit" solide et pérenne. La confiance s'établi et une diminution de la résistance au changement est observée.

fxb : Personnellement, je fuis coaches et livres de méthodes psychologiques; en conséquence je souffre de grosses carences dans ces domaines. Les coaches car ils ont la prétention de me dominer alors que je méprise la personnalité de la plupart d'entre eux, les livres car ce sont des méthodes de yaka-fokon.
Pourtant, j'ai lu avec beaucoup d'intérêt ton début de résumé. J'ai pris 2 pages de notes manuscrites.
La raison : ta façon neutre et sobre de proposer ce résumé et la clareté de ta rédaction. Merci pour ton travail qui est profitable pour la Communauté Andlil.

Et ça repart

3) Analyse et évaluations des différentes tentatives de solutions

A cette étape, le but est de recenser toutes les tentatives de solutions qui ont été mises en place et qui ont irrémédiablement conduit à l'échec. Il est très important de faire sa propre auto critique ou celle du groupe, avec bienveillance.

Dans le livre, l'auteur donne un très bon exemple:
Une personne qui a peur de prendre la parole en public va tester différentes solutions telles:
- éviter la foule
- si elle ne peut éviter la foule, alors elle va essayer de contrôler son rythme cardiaque, sa respiration, le débit de ses paroles,....
Et ce qui est paradoxal, c'est que l'application de ces solutions "rationnelles" engendre la peur, voir la panique: plus elle essaye de se contrôler, plus la peur augmente. Et c'est le début de la spirale infernale!

C'est pour cela qu'il est important de prendre son temps et de regarder de la manière la plus neutre possible ce qui a été tenté et qui ne fonctionne pas. Cela veut dire aussi que les solutions (même les plus logiques) ne sont pas adaptées à la personne/groupe qui les met en oeuvre.

Une fois tout ça poser sur papier cela permet:
- de savoir ce qu'il ne faut PLUS mettre en oeuvre, car cela a mené à l'échec,
- de relever ce qui a été positif et prendre inspiration dessus (comme dans le trade, ce qui a été positif dans le passé n'est pas forcément positif dans le présent/futur)

Cette étape est très utile et permet de bien prendre conscience des mauvaises solutions que l'on a mise en oeuvre. Bien sûr, il faut savoir mettre son ego de côté pour que cette étape soit la plus bénéfique possible.

Merci Fx, c'est top !

Je n'ai lu qu'en diagonale par manque de temps mais je compte prendre le temps prochainement de tout lire, en tout cas merci !

Merci Abime et Florine, les remerciements font plaisir

Allez, on aborde l'étape suivant, à savoir:

5) Technique consistant à AGGRAVER le problème

On a vu à l'étape antérieure qu'il était important de recenser le plus honnêtement possible les solutions mises en oeuvre qui n'ont apporté aucune solution au problème.

Dans cette étape, on ouvre les vannes de la peur, de la panique, de la parano

La question a se poser à cette étape du processus de résolution du problème est la suivante:

"Si je voulais aggraver davantage la situation au lieu de l'améliorer, que pourrais-je faire?"

Ce qui est intéressant, c'est que cette étape peut également servir au renforcement/amélioration d'une situation fonctionnelle, et là, la question sera:

"Quelles sont les méthodes/stratégies qui, si elles étaient adoptées, conduiraient à l'échec assurée de mon projet?"

Le but de poser toutes ces hypothèses "négatives" est que cela crée une aversion à l'égard de ces actions envisagées et permet alors au cerveau d'imaginer de nouvelles options envisageables.

C'est un peu comme la reine des neiges: Libéré (je pose toutes le hypothèses négatives), Délivré (mon cerveau peut imaginer d'autres hypothèses positives) !

Si on force notre esprit à chercher des méthodes pour aggraver la situation ou aboutir à un échec, nous agissons de telle sorte que notre rationalité s'oriente dans cette direction et donc arrête de bloquer le processus de création. On a donc recours à un paradoxe pour bloquer un phénomène paradoxal.

J'espère que vous vous en donnerez à coeur-joie la prochaine fois que vous devrez traiter un problème. Pour avoir tester personnellement ce processus, je peux affirmer que cela fonctionne très bien (et ça fait fonctionner l'imaginaire )

Bonne soirée à tous.

On a donc recours à un paradoxe pour bloquer un phénomène paradoxal.

c'est exactement pour moi ça

Merci, je vais tester joyeusement.

Merci

Très bone initiative, très bon partage.

Très bon... Merci fxbravo.. !

La question a se poser à cette étape du processus de résolution du problème est la suivante:

"Si je voulais aggraver davantage la situation au lieu de l'améliorer, que pourrais-je faire?"

Une des réponses qui m'est venu est en fait quelque chose que je fais chaque jours de trading.. Outch, là il y a un problème, lol.

Il y a aussi la technique de résolution des problèmes par inversion. J'en ai parlé dans mon post sur les modèles mentaux.

Il s'agit, quand le problème est pariculièrement difficile à résoudre directement, à rechercher tous ce qui pourrait conduire à l'inverse du résultat souhaité et à essayer de l'éviter.

J'ai récupéré le livre que j'avais prêté à un ami.

Je continue donc

6) La technique du scénario idéal au-dela du problème:

Outre la technique d'aggravation du problème (en page 2), il est possible (conseillé) de mettre en oeuvre la technique du scénario idéal. Il s'agit de se demander ce que serait le scénario, concernant la situation à modifier, une fois le problème pleinement résolu ou, s'il s'agissait d'obtenir une amélioration, une fois atteint l'objectif préalablement fixé. Cela induit notre esprit à imaginer toutes les caractéristiques de la situation, une fois le changement stratégique mis en oeuvre.

Ce qui est important à retenir, c'est qu'en "libérant" l'esprit créatif, on peut tomber sur des idées/théories/stratagèmes qu'on aurait pas forcément eu en raisonnant "normalement".

Leonard de Vinci était un grand adepte de ce type de réflexion. Pour sa machine à voler, il a tout imaginé, mais devant l'obstacle d'absence de propulsion suffisamment puissante (fallait pédaler pour faire décoller l'hélico à l'époque ) il s'est penché sur la version "planeur" qu'il avait trouvé en observant les aigles.

Le fait de se demander quel visage présenterait la réalité comme si le problème était déjà résolu ou l'objectif atteint jour un rôle important: celui de nous faire voir quels seraient les effets collatéraux indésirables du succès de notre projet. Très souvent les humains tendant à sous-évaluer le fait qu'un changement, de quelque ordre que ce soit, active une réaction en chaine d'évènements.

Ceci dit, comme le dit justement Oscar Wilde: "Ce sont toujours les meilleures intentions qui produisent les pires effets". Et cela survient surtout lorsque les effets de nos actions n'ont pas été suffisamment évalués, lorsque nous nous sommes contentés d'estimations qui ne tenaient pas compte des possibles effets boomerang.

Envisager le meilleur, oui. Mais le faire bien

!

Et voilà un nouveau chapitre

7) La technique « des petits pas »

« Un voyage de mille lieues commence toujours par un petit pas »

Ainsi la sagesse la plus vénérable nous indique la voix à suivre pour trouver des solutions à des problèmes, même s'ils sont complexes et résistant au changement. Dans les faits, afin de rendre applicable une stratégie mise au point pour débloquer une situation problématique, il est essentiel de commencer par le plus petit changement concret possible. Débuter par le pas le plus simple à effectuer nous sauve de nos éventuelles incapacités à mettre en oeuvre de grandes actions, tout en réduisant la résistance au changement du système sur lequel il intervient.

L'exemple suivant va montrer par contraste combien, dans la résolution d'un problème, Il est important de prendre en considération les plus imperceptibles modifications face aux changements d'envergure. Nous allons repartir dans un milieu qui ne manque pas de ressources intellectuelles, la NASA. Parmi les nombreux projets réalisés par ses ingénieurs, il y a le stylo spatial qui permet d’écrire, même en l'absence de gravité, une chose impossible pour des raisons évidentes tant au stylo bille qu’au stylo plume. Le projet naquit précisément pour permettre aux astronautes de prendre des notes, en surmontant la difficulté imposée par la spécificité de leur situation.
Le projet Futures couronné de succès, mais il couta plusieurs millions de dollars, beaucoup d'énergie et de temps pour les expérimentations. Une chose curieux est à noter : les russes, qui disposait assurément de ressources économiques moindres dans l'histoire de la conquête spatiale, ont résolu ce problème de manière beaucoup plus simple, en se servant de c on à papier . Cet objet conçu il y a fort longtemps fonctionne quel que soit la gravité et présente un coup très bas.

En reprenant une maximumme populaire, on pourrait dire que le besoin aiguise l'esprit. Mais, en examinant la choses de plus près, il apparaît que, parfois, nous regardons au loin alors que la solution est à côté. Il s'agit là d'un phénomène directement proportionnel à notre intelligence et aux ressources à notre disposition.

Il ne faut jamais oublier que tout système vivant, du plus infinitésimal au plus complexe, possède la caractéristique de résister à la modification de son équilibre quand il s'est consolidé depuis longtemps déjà. Ce phénomène surprenant Futures reconnu et baptisée « hommestasie » par le médecin et physiologiste Claude Bernard qui étudia les systèmes biologiques et leur tendance à maintenir l'équilibre constitué, même confrontée à des dysfonctionnements ou à des maladies. Le bon technicien de la résolution des problèmes, tout comme l'antique stratège, commencera donc à appliquer la stratégie consistant à se concentrer sur la plus modeste, et apparemment anodine, intervention à réaliser. Cette première étape sera suivie par une deuxième, etc. Généralement, il n'est pas nécessaire de procéder par petit pas significatif du point de départ au point d'arrivée car, une fois le processus enclenché, la progression n’est plus graduelle mais exponentielle. Nous nous trouvons alors confrontés à l'effet d'avalanche : la boule de neige en dévalant la pente prend des proportions énormes jusqu'à se transformer en une coulée que rien ne peut arrêter.

Cependant, le problème se pose de déterminer le premier pas à effectuer au sein d'un processus de changement, du fait de l'accélération qui s'en suivra. À cet égard, la stratégie de résolution de problèmes propose une technique facile à utiliser et incroyablement efficace permettant de planifier la séquence d'actions à mettre en œuvre pour atteindre l'objectif fixé.

La suite au prochain épisode

fxbravo

Voilà la suite

8) la technique de l'alpiniste

Cette technique qui tire son nom de la préparation mise en œuvre par les guides de haute montagne avant une ascension. Afin d'étudier le parcours à suivre, au lieu de partir de la base de la montagne, ils partent du sommet il faut le chemin à rebours, traçant la route et ses étapes jusqu'au point de départ.

Ce procédé s’est démontré empiriquement capable d'éviter la mise au point de parcours ne respectant pas l'objectif premier. Il permet de concevoir le parcours le mieux adapté jusqu'au sommet.
Face un problème complexe à résoudre, afin de construire une stratégie non seulement efficace mais aussi efficiente, il est utile de partir de l'objectif à atteindre et d'imaginer l'étape immédiatement précédente, puis de continuer à faire machine arrière jusqu'au point de départ. De cette façon, le parcours est subdivisée en une succession d'étapes, l'objectif final est donc fractionné en une série de micro-objectif qui partent du point d'arrivée pour revenir jusqu'au premier pas.

Cette stratégie mentale contre intuitive permet donc de construire aisément la succession d'actions à mettre en œuvre pour résoudre le problème, en partant du plus petit changement concret possible.

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FX super file de réflexion

Amior

Avant-dernière partie de la stratégie de résolution des problèmes

9) Ajuster progressivement le tir

Parfois les problèmes sont si complexes qu'ils exigent non pas une solution unique, mais une série de solutions successives, à l’image du matriochkas russes, ces poupée de tailles décroissantes placées les unes dans les autres qui s’ouvrent en deux horizontalement, révélant une figurine similaire mais de taille plus petite et ainsi de suite jusqu'à la dernière poupée, souvent un bébé, qui ne s'ouvre pas.

Face a une situation de ce type, il est essentiel de ne pas affronter tous les problèmes en même temps mais, au contraire, de se concentrer sur le moins épineux.
Une fois le premier problème résolu, on pourra passer au deuxième, etc. tout en conservant–et ce, depuis le début–une vision d'ensemble ainsi que les interactions possibles dans l'enchaînement des problèmes. En agissant ainsi, on évitera de se perdre dans la complexité ingérable des inter relations tout en agissant de manière concrète et sans perdre de vue la globalité.

Une fois les premières résistances débloquées, la situation pourra apparaître différente de ce qu'on imaginait au départ. Il est alors important de faire un arrêt et de s'attacher à définir le problème, voir les objectifs.

Il ne faut jamais oublier qu'une stratégie de résolution de problèmes réussie dois faire la synthèse entre la rigueur et la flexibilité.

Comme l'affirmait Grégory Bateson, « la rigueur seule aboutit à la mort par asphyxie, mais la créativité seule et pure folie ».

Intéressant 'la technique de l'alpiniste' j'aime bien l'idée, ça enlever les peurs.