"Un remodelage", qui ne veut pas se faire par la voie douce, comme cela arrive depuis 300 ans dans l'agriculture.
Regardons dans l'histoire ce que cela a apporté pour les populations des villes... cela s'appelait du pillage, par exemple.
Les paysans finissaient par se faire taper sur les doigts par l'État, les rois, la bourgeoisie... cela s'appelait la répression, par exemple.
Et la population n'avait que ses yeux pour pleurer, maigrir, tenter de cultiver avec des vieilles techniques où les maladies végétales étaient fortes, souvent liées au climat. Dans une société ultra religieuse, ils n'imploraient que Dieu pour s'en sortir, où nous étions moins de 30 millions d'habitants... cela n'a jamais réglé les problèmes.
Et alors entre le discours :
- Crions, demandons ce que nous voulons, bloquons, nous aurons
- L'histoire que nous avons vécue
Que doit-on choisir ?
Moi, je choisis l'histoire. Et j'observe que finalement les agriculteurs ne sont pas mal lotis actuellement. Benoist en connaît. Trappiste en connaît. J'en connais aussi depuis 2 ans, je les côtoie H24, du petit maraîcher à la grosse GAEC et ses 200 hectares + ceux qu'ils cultivent pour des propriétaires sans matos... (je ne parle pas des éleveurs, je n'en connais pas) Dans le lot, ils arrivent tous à vivre, et non pas survivre. Car vivre, c'est un choix, mourir s'en est un aussi.
Alors quand tu décides de vivre, tu adoptes une posture pour y arriver. Quand tu veux mourir, c'est pareil.
Ils ont tous des moyens pour s'en sortir et ils le font. Comme les chômeurs, comme les ouvriers industriels payés au SMIC à 1300 euros, comme les patrons d'entreprises dans les services et l'artisanat.
Le plus ennuyeux et surtout pas difficile - car chaque mot a son importance et sa définition - ce sont les normes agricoles, l'adaptation aux climats et la fainéantise des citoyens de commander un peu plus en circuit court tout en mangeant moins de viande. Et ça, ce sont les problèmes de leurs vies quotidiennes.
Parce que oui, nous avons envie de voir le nombre de cancers continuer à exploser parce que nous buvons de l'eau pleine de pesticides ou de dérivés ?
Moi non, comme personne finalement. Les industriels, petits et grands, sont tous soumis aux mêmes normes, et de plus en plus. Ils s'y plient tous. Nous les voyons dans la rue, les managers et les patrons de ces industries ? Non, moi non plus.
Et ça arrange toute la société, parce qu'on ne meurt plus à 50 ans, nous mourons à 85 ans aujourd'hui. Grâce aux normes.
L'adaptation au climat, c'est comme ça, ce n'est pas discutable, ce sont des faits réels, concrets, ils sont là (cf., regardez ce qu'il se passe dans le département des Pyrénées-Orientales).
Et cette adaptation est facile pour ceux qui l'acceptent, difficile pour les autres. Et l'État, et l'Europe, les accompagnent dans cette adaptation, quoi qu'on dise. C'est lent (c'est discutable), mais ça bouge. Si personne ne fait rien, tout le monde ira manifester, et le milieu s'écroulera (cf. : l'histoire agricole quoi).
Passer 2 jours par semaine à faire de la paperasse, moi aussi, et c'est la vie, c'est comme ça. Si ça ne me plaît pas, je me mets salarié.
Ils travaillent 10-15 heures par jour, ils sont passionnés, mais ils en ont marre. Ça tombe bien, moi aussi, mais je n'en ai pas marre, car je m'adapte (je vais être papa, je vais encore plus m'adapter : cela s'appelle Un Choix). Je fais un métier de service, où je suis obligé de voyager pour trouver des clients (je subis les grèves et retards SNCF à longueur de temps, les problèmes d'avion ou de grève de contrôleur), c'est ennuyeux ça, mais c'est mon choix ! Je vais faire autre chose si ça ne me plaît pas, d'autres rêveraient de le faire à ma place.
Le
Libre-échange nous protège des famines, des futures famines, liées aux tensions militaires et futures tensions militaires. Le jour où les paysans pourront moins produire, lié à une guerre, à des tensions autour du pétrole, du charbon ou de l'uranium, nous serons bien heureux de trouver des fruits, des légumes et du blé du fin fond des USA ou d'Espagne, par exemple (comme à l'époque en fait, nous étions bien heureux d'accepter leur aide, pour finir par signer des accords de
Libre-échange).
Alors soyons un peu plus rationnels dans notre agitation, ajoutons un peu d'histoire à notre pensée, vivons avec de l'histoire, cessons de laisser notre peur nous guider, et à ce moment-là, nous pourrons tenter de traverser certaines difficultés avec plus de calme et de sagesse.