On termine la semaine avec la suite de certains passages de l'histoire de Wall Street.
Les années 70 sont marquées par les Mergers & Acquisitions (M&A) qui transforment l'industrie américaine.
Elles sont réalisées d'un commun accord. Les grandes banques d'investissement s'aventurent avec prudence dans cette nouvelle activité. Les Bulge Brackets firms (gros bonnets) sont au nombre de quatre: Merrill Lynch, Salomon Brothers, Goldman Sachs et Morgan Stanley (qui se reserve souvent la meilleur part).
Les banques se mettent à faire du trading pour compte propre.
En 1979 IBM veut emprunter 1 milliard de $ mais au lieu de passer uniquement par Morgan Stanley l'entreprise souhaite que la transaction soit effectuée à égalité avec la banque Salomon. Morgan refusant de partager c'est finalement Salomon qui fera la totalité de l'opération avec succès. Dès lors les pratiques de gentlemen changent et les autres banques se mettent à ne plus respecter le code de bonne conduite. Pour punir IBM Morgan Stanley
introduit Apple Computer en bourse et remplace ses ordinateurs de bureau par des Hitachi.
Wall Street redevient une foire d'empoigne.
Dans les années 80 Londres rêve de rattraper Wall Street et lance une série de dérégulations du jour au lendemain, on parle alors de Big Bang. C'est la fin du capitalisme de la vielle école. Margaret Thatcher et Ronald Reagan (America is back) favorisent le libéralisme économique. Les transactions deviennent éléctroniques et remplacent la vente à la criée. C'est la libéralisation des marchés financiers.
Les banquiers traditionnels perdent la main avec l'arrivée des golden boys. Londres redevient le centre du monde financier mais ce sont des succursales des grandes banques d'affaires américaines qui mènent la danse. En 20 ans le volume des transactions financières à Londres va augmenter de 1500 %.
C'est aussi la mode des rachats d'entreprises qui pemet de gagner beaucoup d'argent en faisant monter la valeur en bourse des entreprises rachetées.
Une nouvelle profession apparait: les corporate raiders tel Carl Icahn qui à peut être inspiré le personnage de Gordon Gekko dans le film "Wall Street".
Les LBO (leverage buy out) sont mis au point, ce sont des rachats à effet de levier, les profits générés par la cible permettent de rembourser la dette pour l'acquérir mais il faut 'restructurer' et la manoeuvre n'est pas sans risque. Les LBO sont financés avec des obligations pourries (junk bonds) qui sont émisent par de petites entreprises donc plus risquées mais qui rapportent plus avec des taux d'interêt supérieurs.
Au début les banquiers classiques sont 'scandalisés' par ses pratiques mais finissent par les integrer devant leur succès.
En 1987, au mois d'octobre le Dow Jones perd -22.6% en quelques heures. Après une période d'euphorie l'économie américaine se rappelle qu'elle vit dangereusement à crédit.
Cela aurait pu s'averer bien pire qu'en 1929 mais entre temps beaucoup de choses avaient
changé.
John Kenneth Galbraith dans sa « Brève histoire de l'euphorie financière »
« Le système de prestations sociales, les mécanismes de soutien aux revenus des agriculteurs dans ce qui n'était plus une économie à prédominance agricole, l'impact des syndicats sur les salaires, les dépôts de garantie pour les banques (ainsi que pour les caisses d'épargne) et l'engagement keynésien de l'Etat à soutenir résolument l'activité économique - toutes choses qui n'existaient pas après le krach de 1929 - avaient donné à l'économie une forte capacité de résistance »
La notion de valeur pour l'actionnaire (shareholder value) devient populaire et dans les années 90 une entreprise cotée en bourse devait générer à tout pris 15% annuel de retour sur les capitaux investis sinon c'était la punition. Les valeurs boursières gonflent sans vraiment reflêter la véritable valeur intrinsèque des entreprises.
A partir des annèes 90, le libéralisme gagne encore du terrain et la régulation des systèmes financiers s'affaiblit progressivement. Le capitalisme triomphe avec la chute du mur de Berlin et la fin de l'Union Sovietique qui met fin à la guerre froide.
De nouveaux acteurs financiers apparraissent dans les paradis fiscaux et les fonds spéculatifs (hedge funds) prennent de plus en plus d'essor.
Le Glass Steadall Act est définitivement enterré, des banques de dimmension mondiale voient le jour en fusionnant comme Citigroup alors première banque du monde par la taille de ses actifs. Elles sont à la fois banque de dépôts et banque d'affaires.
Les salaires à Wall Street explosent et sont 3 fois plus élevés que dans les autres secteurs économiques.
le swap qui Futures inventé en 1637 lors de la crise des tulipes à Amsterdam se répend de plus en plus a Wall Street. Il permet de couvrir les risques de changes dans un monde de plus en plus ouvert au échanges internationaux. Les produits dérivés sont fortement issus de cette technique quand celle ci ne rapporte finalement plus assez.
La banque Morgan réalise de gros profits et règne encore sur Wall Street.
Bientôt les salles de marchés font de plus en plus le bénéfice des banques par rapport à leurs activités traditionnelles....
On s'arrête là, j'avais prévu de vous parler des années 2000 et de la crise des subprimes mais comme j'ai pas fait l'open de lundi il me manque un jour. Ca ferait un peu trop long si je vous en parlais maintenant.
J'ai pris un grand plaisir à faire ces ouvertures, j'aurai aimé faire mieux mais ce sera pour une prochaine fois peut être.
Ceux qui hésitent à faire des ouvertures allez y, lancez vous ça prend un peu de temps mais c'est vraiment sympa comme excercice !
Peu importe le sujet (j'aurai pu vous parler des algues ou du carbone ou bien encore d'une tragédie grecque ou je ne sais quoi) l'important c'est d'y prendre plaisir.
Agenda économique du vendredi 10 avril 2020
Etats-Unis
Wall Street fermé pour le Vendredi Saint.
14h30 Indice des prix à la consommation.
Europe
Marchés européens fermés pour le Vendredi Saint.
Bon trading ! (même si Wall Street est fermée)