Dette, 5000 ans d'histoire

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Ce livre met en perspective l'histoire de la dette depuis 5 000 ans. Il démontre que le système de crédit, apparu dès les premières sociétés agraires, précède de loin l'invention des pièces de monnaie. La dette a donc toujours structuré nos économies, nos rapports sociaux et jusqu'à nos représentations du monde.

Pour Graeber, la dette n’est rien d’autre qu’une promesse, une obligation morale faite entre deux personnes en lien l’une avec l’autre. C’est donc une relation sociale avant que d’être un concept économique.

Mais, alors qu’une promesse exprime une relation, la dette exprime une obligation.

Alors qu’une promesse est fondée sur des principes moraux, la dette sert de prétexte pour légitimer un asservissement qui s’appuie sur la violence.

« Qu’est-ce qu’une dette, en fin de compte ? Une dette est la perversion d’une promesse. C’est une promesse doublement corrompue par les mathématiques et la violence »

Il pose la suivante : pourquoi les promesses, lorsqu’elles deviennent des dettes, c’est-à-dire des promesses quantifiables et exigibles, finissent-elles systématiquement par s’imposer face à toute autre sorte d’engagements ?

« L'histoire montre que le meilleur moyen de justifier des relations fondées sur la violence, de les faire passer pour morales, est de les recadrer en termes de dettes - cela crée aussitôt l'illusion que c'est la victime qui commet un méfait. »

La dette est un système de valeur profondément ancré dans notre civilisation, mais c’est surtout un mécanisme qui, dans son fonctionnement, permet de rendre acceptable des comportements violents et contraires à la morale la plus élémentaire.

Très bon résumé Takapoto. Ce livre est double.

i) Un historique bien détaillé de la dette, qui montre l'importance de celle-ci dans le développement économique (l'importance de la confiance et du gain différé, à la base de tout le système bancaire) => personnellement j'ai adoré
ii) Une critique sociale-politique sur le thème "la dette c'est pas bien, asservissement et violence".

A la lecture j'ai trouvé que ce deuxième thème oubliait un peu rapidement les principes de la première partie. Si tu dis que la dette/la confiance c'est ce qui permet de mettre de l'huile dans les rouages de l'économie et à celle-ci d'avancer, tu peux difficilement dire en même temps que respecter ses obligations est facultatif. En effet ce serait bien si les gens respectaient leurs obligations sans qu'on les force, et ce serait gentil si les créanciers abandonnaient leurs créances quand leurs débiteurs sont en difficulté. Mais c'est un peu naïf d'attendre ça des humains. Si le débiteur sait qu'assez facilement il pourra ne pas rembourser son prêt, c'est illusoire de croire que tout l'édifice ne s'écroule pas - dans ces conditions, qui voudrait prêter ? Éventuellement dans une société primitive/fermée où tout le monde se connaît et où mentir peut mettre au ban de la société. Mais dans notre monde...

Ca me rappelle les débats de banquiers centraux sur le prêteur de dernier ressort. SI on sait à l'avance qu'il sera là pour nous sauver de nos propres bêtises, alors ces bêtises seront faites. D'où le doute qui doit exister en permanence sur son existence et son effort à venir (les ex-actionnaires de Lehman Bros. en savent quelque chose)

je n'ai pas lu le livre, mais cela me donne très envie de le lire. Je vais le commander sur Amazon, je pense que ce sera mon livre pour cet été.

Dans le domaine du crédit, je ne peux que vous conseillez cette BD absolument géniale d'Achille Talon, qui résume de manière magistrale et ludique l'idée même de la création monétaire, des intérêts, du crédit…

Je sais bien entendu que ce ne sera pas Du même niveau que ce livre, mais il y a des pistes de réflexion qui sont très intéressantes, je faisais lire de force cette bande dessinée à mes terminales lol

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Marrant ça ! Merci du tuyau, Benoist !

Tu vas te régaler

Percé à jour, je suis : économie et rigolade !

Et oui , au commencement était la dette et non le verbe .lol

je ne vous parle même pas en psychanalyse du concept de dette lol on arrive jamais à la rembourser

Salut. Merci Taka ça peut être intéressant, je le mets dans ma très longue liste d'achats futurs J'aime bien l'histoire (éco ou autres) perso + une dose de philosophie éco pourquoi pas.

Mais bon je vais acheter la B.D. plutôt, je suis sûr de tout comprendre au moins. Merci Benoist également

Salut

j'ai suivi l'année dernière une conférence sur la dette à l'époque mésopotamienne par un professeur du collège de France.

c'était intéressant .
http://www.unil.ch/ecolededroit/fr/home/menuinst/a-propos-de-lecole/evenements/annulation-des-dettes-de-la-mesopotamie-a-nos-jours.html
Quand le niveau de dettes était trop important celles ci disparaissaient: il valait mieux être l'emprunteur que le prêteur!!!

Merci Taka

Pas lu le livre, mais dans la république romaine, on pouvait devenir esclave (de façon temporaire) pour rembourser sa dette.
Cette pratique a cependant été abolie suite à un scandale sexuel : le maître ayant voulu abusé de son esclave.
Je ne sais pas si il en parle dans ce livre, mais la présentation que tu en fais takapoto, semble très orienté. Car dette = obligation de rembourser ne me semble pas très nouveau comme principe.


Sinon, merci pour le lien.

Oui, il en parle.
C'est le livre, qui est orienté, dans la 2ème partie.
Mais comme le souligne Barnabe, la première partie est intéressante pour l'étude historique.

Benoist me rectifiera sûrement, mais arriva un temps où les rois décidèrent de ne plus faire défaut sur la dette, car les taux d'intérêt augmentant étaient plus handicapants que le bénéfice de l'abandon de la dette.

J'ai bien aimé aussi ce livre malgré ses dérives politisées qui sont une vielle lune de la gauche française, d'ailleurs reprise par la France insoumise et dans une certaine mesure par les partis populistes de droite. Quand quelque chose dérange, genre l'énormité de la dette, on le met sous le tapis et hop ni vu ni connu que je t'embrouille, et si tu n'es pas content couic - c'est pratique, comme ça on peut revenir au franc, distribuer ce qu'on n'a pas ... .
Manque quand même une étude du lien entre démocratie et remboursement de la dette.

OK merci takapoto.

pas lu le livre mais d'après ce que vous m'en dites, c'est une vision très "latine" de la dette
les pays indo européens ( allemand, scandinave , perse, celte) avaient une gestion autre de la notion de dette.
suffit de voir les différences entre les allemands et l'Europe du sud quand les dettes souveraines sont abordées