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Arrivé en Californie en 1982, avec un simple visa de touriste en poche, ce professeur de mathématiques décroche un boulot de programmeur chez H-P qu'il perdra au bout de trois jours faute d'avoir un permis de travail en bonne et dee forme. "J'avais moins de 5 000 dollars en poche, et je n'avais rien à perdre. C'est aussi une autre façon de dire que vous êtes libre de faire ce dont vous rêvez", estime l'entrepreneur. Il était déjà connu dans le cercle informatique pour avoir écrit en 1973 le logiciel du Micral, le premier ordinateur de l'histoire de l'informatique, alors qu'il était étudiant à l'École Polytechnique Fédéralz de Zurich.
Le seul moyen pour le français de rester dans la Silicon Valley Futures alors de créer sa propre société de services informatiques qu'il surnommera MIT, du nom de la célèbre université en haute-technologie américaine. Il aura pour clients Apple, HP, Osborne, ainsi qu'une jeune pousse irlandaise, Borland, qui déposera peu après son bilan, lui laissant une ardoise de 15 000 dollars.
Forcé par le MIT (le vrai!) de changer de nom, il échange la dette de Borland contre l'utilisation de sa marque aux États-Unis, et lance Turbo Pascal, le langage de programmation développé par l'entreprise irlandaise. Les ventes explosent: le logiciel coûte 50 dollars, soit 1/10 du prix de ces concurrents, et se vendra à des millions d'exemplaires.
Entrepreneur sans-papiers
En 1986, Borland s'introduit à la bourse de Londres, puis au Nasdaq deux ans plus tard. C'est aussi l'année où il régularise enfin sa situation. "J'étais un travailleur sans-papiers pendant 6 ans et j'ai eu ma green card alors que j'employais 350 Américains!", se rappelle le désormais franco-américain.
Au sommet de sa gloire, Borland affichera plus de 500 millions de dollars de ventes, sera valorisé à plus de 3 milliards, et tient tête à Microsoft dans les suites bureautiques. Trop sûr de lui, il refusera de vendre son entreprise à IBM pour la bagatelle de 4 milliards de dollars, alors que Borland entame son déclin et forcera Philippe Kahn à démissionner en 1995.
A 33 ans, le Français repart de zéro, ou presque, après avoir perdu son boulot et sa maison (suite à son divorce). Heureusement, la réussite ne le quitte pas et il enchaîne les jeunes pousses à succès. D'abord Starfish, dont le logiciel synchronise les données entre différents appareils et sera vendu à Motorola en 1998 pour 325 millions de dollars. Puis avec LightSurf, il développe le premier caméraphone, qu'il revend à Verisign en 2005 pour 315 millions de dollars.
Sa dernière création, FullMotion, réalise un moteur d'analyse de la gestion des mouvements à partir d'informations provenant de capteurs, comme ceux qui existent dans l'iPhone ou la manette de la Nintendo Wii.
Pour démontrer sa technologie, il lance l'année dernière un logiciel de navigation pour iPhone, Motion-X, qui s'est déjà vendu à plusieurs millions d'exemplaires.