Il se peut que par soucis de vulgarisation ou de mauvaise interprétation de ma part, je puisse faire des erreurs. Mon but n’est évidemment pas de travestir la pensée des auteurs et je serais plus que ravi d’en discuter avec vous afin que l’on puisse s’enrichir mutuellement.
On s'attaque à un gros morceau puisque nous allons aborder Nietzsche !
Nietzsche est très critique vis-à-vis de la religion Chrétienne. Ainsi, je ne souhaite pas que vous preniez cet article comme une attaque à l’égard de votre foi. J’essaye simplement de retranscrire la pensée de l’auteur. Même si je ne partage pas forcément vos croyances, cela ne veut pas dire pour autant que je ne les respecte pas.
Dans sa pensée, Nietzsche va chercher à faire une généalogie de la pensée et de la morale. Il peut ainsi être considéré comme un auteur Moraliste. C’est-à-dire qu’il va chercher à comprendre qui a créé la morale et comment cette morale a évolué afin de déterminer ce qu’elle vaut.
Selon lui, la morale est issue d’abord de Platon puis a été réinterprété par la pensée Chrétienne. En effet, ces deux pensées partagent l’idée de dualisme, selon laquelle il y aurait deux réalités s’opposant l’une à l’autre.
Pour Platon ce dualisme s’exprime à travers une réalité sensible, dans laquelle on vit, en opposition à la réalité intelligible, la réalité des Idées.
La réalité sensible correspond à la réalité accessible grâce à nos sens, que Platon considère comme le monde des apparences. En opposition avec le mondes des essences, des formes intelligibles, au-delà des apparences.
On va prendre un exemple pour rendre cela plus concret. On peut regrouper chaque individu sous le concept d'être humain. Or, si on regarde de plus près, on remarque que même si on est tous des être humains, aucun de nous n'est réellement similaire, chaque individu est unique. Par conséquent, quand on parle d'être humain, d'Humanité, on pense à une idée, à un concept, qui est au-delà du monde matériel. Et pourtant, chaque homme est une représentation de ce concept d'Humanité.
Platon considère alors que le monde sensible est une version imparfaite d'un monde supérieur, celui des idées, de la réalité intelligible.
On retrouve cette idée dans le Christianisme, où ce dualisme exprime la séparation entre le monde terrestre, le monde du vice où Satan règne, et le monde céleste, le paradis, territoire de Dieu. Là encore, la réalité matériel, le monde terrestre, est une version imparfaite d'un monde supérieur, le monde céleste, le paradis.
Or, Nietzsche considère le dualisme comme la pensée du néant, on parle de Nihilisme. Cela revient à rejeter la réalité telle quelle est en recherchant un ailleurs fantasmé et donc chimérique.
Pour lui, s’imaginer un ailleurs est une illusion, il n’y a pas de monde céleste, il n’y a pas de réalité extérieure au monde que nous connaissons. Ainsi, il est absurde ne pas se satisfaire de la réalité matérielle, voire de la condamner car pleine de vice. Il considère cela comme un mensonge consolateur, où souffrir revient à endosser la vie d’un dieu.
En effet, le modèle de vie auquel il faudrait aspirer, représenté par Jésus, fils de dieu, revient à ne jamais se servir de sa toute-puissance, à ne pas utiliser son potentiel. Au contraire, il faudrait s’enorgueillir de sa faiblesse, vu alors comme une force, et se laisser faire.
Vivre en martyre sera compensé au paradis et les bourreaux à l'origine de nos souffrances seront puni en enfer. En somme, Dieu te vengera à ta place. En conséquence, on déprécie le monde terrestre où les forts sont mauvais et les bons persécutés, ne supportant cette situation que dans l’espoir d’un monde plus juste qui nous attends.
Or, cela revient à rejeter la réalité dans laquelle on se trouve. Ce faisant, cela revient à démontrer son incapacité à s’adapter à cette réalité et par extension à démontrer que l’on soit faible.
Nietzsche introduit alors le concept de la morale du faible, de la morale du ressentiment. Pour lui, toute pensée dualiste qui repose entre le bien et le mal, le vrai et le faux font partie de la morale créée par les faibles pour lutter contre les forts. L’idée étant qu’il est immoral pour un fort d’utiliser sa force contre le faible, il est mal de se comporter de manière égoïste. C’est une morale de la culpabilité, une morale qui nie la vie.
En effet, pour Nietzsche, la volonté d’être fort, on parle alors de concept de Surhomme, c’est à dire la recherche de la puissance, n’est pas quelque chose de négatif. C’est l’essence même de la vie, qui cherche à croître.
Le concept de puissance est connoté négativement car associée à la domination du faible. Cependant, la volonté de puissance, la volonté d’être fort, n’a rien à voir avec la volonté de dominer le faible, mais plus une manière de chercher à s'élever. C’est une volonté de mouvement propre à la vie.
On ne considère pas un enfant qui grandit ou un arbre qui pousse comme une volonté de dominer l’espace autour de lui, mais comme une expression du mouvement de la vie. Par essence, la vie cherche à s’étendre, cherche à croître et donc est constitué de mouvements. L’immobilisme est ainsi synonyme de mort.
Grandir ou mourir.
Ainsi, le concept de Surhomme revient à chercher à évoluer, à devenir meilleur. C’est une morale d’auto-affirmation de soi. La morale des faibles quant à elle, est une morale qui cherche à culpabiliser ceux qui évoluent car eux en sont bien incapable. On condamne les forts pour nos propres faiblesses, c’est une haine de la vie.
On peut considérer alors la pensée de Nietzsche comme une philosophie de la réévaluation, d’une libération des carcans imposé par les faibles sur les forts, favorisant alors l’émergence du Surhomme, d’une meilleure version de nous-même.
Le parallèle avec le trading se fait alors naturellement. Puisque l’on peut considérer cette activité comme un moyen d’être libre, de s'élever. Libre financièrement d'abord, mais aussi des contraintes contemporaines : on est son propre patron, on est libre de ses horaires, de l’endroit où on vit etc.
En outre, c’est un excellent outil de développement personnel, où l’on va sans cesse chercher à s’améliorer et à se dépasser, les marchés évoluant en permanence, cherchant ainsi à s’approcher du concept de Surhomme.
Les détracteurs, critiquant la moralité du trading, mettant ainsi en lumière leur morale du ressentiment.