De manière triviale, j'ai établis 3 catégories de personnes en fonction de leur adéquation au changement, en suivant la logique d'une courbe Gaussienne.
1) 95% des gens ne sont pas capable de changer, ou du moins de manière superficielle. Souvent, les changements restent aux stades des habitudes.
Réflexions manichéennes qui amènent rapidement à un avis tranché. Ainsi, les certitudes acquises le seront sans avoir creusé le sujet et auront peu de probabilité d'évoluer avec le temps, dû au biais de confirmation.
2) 4% des gens sont capable de changer. Cela comprends les habitudes et cela va jusqu'à certains comportement.
Changement d'opinion sur les sujets peu important fréquent mais plus rare, bien que possible, sur les sujets important (avortement, immigration, etc)
3)1% des gens sont capable de changer de manière profonde. Cela peut aller des habitudes, en passant par les comportements, jusqu'aux traits de personnalité. Une personne colérique pourra par exemple, à travers un gros travail sur soi, s'apaiser et devenir calme.
Absence de certitude et dissociation totale des idées, il n'y a pas de hiérarchie des idées. C'est-à-dire qu'il y a une réflexion permanente afin d'utiliser l'idée la plus appropriée à la situation. La tradition, la morale, ou le bord politique par exemple n'a aucun impact sur la préférence d'une idée/opinion dans une situation.
On peut également s'interroger sur les moteurs du changement, qu'est ce qui nous pousse au fond à changer, à évoluer ?
Le moteur du changement
Je pense que le changement intervient nécessairement d'un traumatisme, d'une souffrance ou d'un manque. Plus ce traumatisme, cette souffrance ou ce manque sera important, plus le changement potentiel sera conséquent.
Ainsi, je ne crois pas que la raison, la rationalité nous pousse à changer. On peut être convaincu que notre alimentation est malsaine et que cela réduit notre espérance de vie. Pourtant, on ne sera prêt à changer notre alimentation que lorsqu'on on aura frôlé la mort à cause d'une crise cardiaque. Il faut un affect émotionnel fort, ici la peur de mourir, pour être persuadé et donc entamer un processus de changement.
Dichotomie convaincre (rationnel) / persuader (émotionnelle)
Pour moi, quand on est convaincu, c'est qu'on est d'accord sur l'idée, le principe. Mais il faut être persuadé, pour agir réellement en fonction de cette idée, ce principe. Et il est nécessaire d’incorporer un affect émotionnel pour persuader, pour changer. La rationalité, la raison ne fera jamais changer quelqu'un.
Preuve en est le réchauffement climatique. Depuis le rapport Meadows en 1972, on sait que l'écologie est un problème vitale. Rationnellement, on a conscience du problème, on en est convaincu. Mais cela n'a pas suffit pour prendre des mesures, car cela n'avait pas encore d'illustration concrète.
50 ans plus tard, les conséquences commencent à apparaître et un début de prise de conscience à lieu. Toutefois, rien ne sera fait de manière radicale tant que les conséquences ne seront pas plus visible et extrême, tant que l'on ne ressentira pas l'urgence du problème. Ainsi, ce n'est que quand l'affect émotionnel sera forte, la peur de mourir extrême et prochaine, que l'on sera persuadé qu'il faudra agir.
Par ailleurs, j'ai parfois du mal à cerner quel est le moteur du changement
Par exemple, dans le cadre d'une femme qui décide d'arrêter de fumer/boire pour préserver la santé de son enfant quand elle tombe enceinte. Qu'est ce qui la pousse à changer son comportement ?
Est-ce l'amour qu'elle porte pour son enfant ? Sa peur d'être responsable de potentiel problème et la culpabilité l'accompagnant si cela arrivait ? Un mixte des deux ?
A mon sens, les émotions négatives (peur, culpabilité etc) ont davantage d'impact et donc de pouvoir de changement que les émotions positives (amour, espoir etc). Cela serait lié au biais de négativité.