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la semaine du sport automobile de Niki

par ChristelleP » 12 févr. 2022 00:46

Le sujet que je vais traiter cette semaine est en rapport avec mon avatar (aujourd’hui) et mon identifiant (demain.)
En effet je vais vous présenter quelques événements majeurs liés au sport automobile. J’ai tout particulièrement choisi des événements qui ont accompagné ma vie d’aficionados de la course automobile et qui à ce titre me sont intimement liés.
La semaine ne comptant que 5 jours j’ai dû limiter mon choix à 5 événements mais en préparant la file une multitude de souvenirs me sont revenus et j’aurai pu ouvrir la file durant une année complète.
Rassurez-vous, vous allez échapper à cela !!

Le premier événement remonte à ma petite enfance et restera graver à jamais dans ma mémoire. C’est à priori le plus ancien souvenir que je garde et garderai de mon passage sur notre belle et pauvre terre.
Le dimanche 7 avril 1968 je me rappelle être dans la voiture de mon père, une Simca 1500 de mémoire,
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…quand stupeur la radio annonce la mort du coureur automobile Jim Clark. Le ciel me tombe sur la tête du haut de mes 6 ans. A cet âge je ne savais certainement pas ce que signifiait la mort et j’ai compris par la suite qu’elle m’avait emporté mon héros.
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La disparition de Jim a été un coup de tonnerre dans le milieu du sport automobile tant il paraissait invincible et indestructible.
Jim Clark est certainement l'un des plus grands pilotes de l'histoire de la Formule 1. En quelques années il se bâtit un palmarès important restant inégalé pendant de nombreuses années.
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Signant 25 victoires, ce qui fait de lui au moment de sa mort le recordman du nombre de succès en Formule 1 et 33 pole positions en seulement 72 participations en Grand Prix, il remporte deux titres de champion du monde en 1963 et 1965.
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Outre ses titres en Formule 1, il remporte les 500 miles d’Indianapolis en 1965. Très peu de pilotes ont réussit cet exploit d’être champion du monde de F1 et de gagner les 500 miles d’Indianapolis. Jim Clark a été le premier avant Graham Hill, Mario Andretti, Emerson Fittipaldi et Jacques Villeneuve.
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A noter pour la petite histoire que Graham Hill a été le seul à avoir également remporter les 24 heures du Mans en 1972 au volant de la mythique Matra MS670 (ah la sublime musique du V12 Matra.)

De son côté Jim Clark a participé 3 fois aux 24 heures du Mans : la première fois en 1959 sur une Lotus Elite associé à John Withmore, ils termineront 10 -ème au général !
La seconde fois, ce sera en 1960 associé à Roy Salvadori sur une Aston Martin DBR1, ils termineront à la 3ème place au classement général.
La dernière participation sera en 1961 associé à Ron Flocktard sur une Aston Martin et se soldera par un abandon au 132 -ème tour.

Jim revient au Mans en 1962 mais ne participe ni aux essais ni à la course, les commissaires estimant que les boulons de fixation des roues avant et des roues arrière de la Lotus 23 de Jim et Trevor Taylor, ne sont pas identiques, la refusent au pesage et définitivement malgré les modifications apportées par Colin Chapman pendant la nuit.
Après cela, Jim ne reviendra plus au Mans car colin Chapman se fâchera avec l’ACO les accusant de modifier la règlementation afin de favoriser les artisans constructeurs français.
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Le style de conduite de Jim Clark, tout en douceur, était devenu sa marque de fabrique et le signe d'une grande habileté au volant. Cela lui permettait d'enchaîner naturellement virages et trajectoires avec la régularité d'un métronome, tout en allant très vite. Ce style contribuera à bâtir la légende du pilote écossais, qui écrivit l'une des plus belles pages du sport automobile.
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1963 restera l‘année du triomphe absolu de Jim Clark et de Lotus. 7 victoires (le record d’Ascari battu), 7 pole positions et 6 meilleurs tours en course, tout cela du fait de l’incroyable « flying scotsman ». Le principal adversaire de Jim, Graham Hill, est second mais avec moitié moins de points que le nouveau champion. Quant à ses autres rivaux, ils furent purement et simplement éclipsés par le talent apparemment sans limite de l’écossais, excepté John Surtees qui profita au Nurburgring des ennuis de bougies de la Lotus pour signer sa seule victoire de la saison.
Jim Clark utilisa à merveille tous ses dons pour faire la différence, notamment sous la pluie à Spa où il prit un tour à tous ses adversaires et à Reims où sur une piste mouillée sur la fin, il put compenser par son merveilleux pilotage les faiblesses de son moteur qui ne prenait plus ses tours.
Il est sacré champion du monde dès le grand pris d’Italie alors qu’il reste encore trois épreuves à courir, ce qui situe le très haut niveau des performances accomplies par ce pilote surdoué.
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DIMANCHE 7 AVRIL 1968.

Signe du destin, Jim Clark n’avait pas prévu de participer à la course de Formule 2 à Hockenheim. Il était censé conduire le nouveau prototype de sport Ford F3L à Brands Hatch pour Alan Mann Racing. Mais le propriétaire de la voiture sur laquelle Jim devait courir ne lui avait pas confirmé son engagement et Jim pensa que cet homme avait changé d’avis et il s’inscrit du coup pour Hockenheim. Consterné, Mann essaya de faire revenir le champion sur son engagement, mais Jim très pointilleux sur le respect des règles, avait donné sa parole au chef de l'équipe Lotus, Colin Chapman, l'ami avec qui il s'était hissé au sommet de la course automobile, pour conduire sa Lotus 48 à Hockenheim.

Le ciel est bas en ce dimanche 7 avril sur l'autodrome allemand. Jim a effectué des essais médiocres au volant de sa voiture et n'espère pas grand-chose pour la course qui va se dérouler sous une fine bruine. Au 5e tour il est 8e quand lancée à pleine vitesse sur la longue ligne droite incurvée qui suit le virage des stands, la Lotus louvoie de gauche à droite, quitte brusquement la piste (alors dépourvue de glissières de sécurité) sur la gauche et s'engouffre dans la forêt pour aller s’encastrer dans un sapin.



Jim Clark est tué sur le coup, le sport automobile tout entier perd son plus grand champion et la consternation est proportionnelle à l'aura qu’avait Jim dans le cœur des gens. La stupeur et la tristesse sont d'autant plus importantes que Clark semblait invincible, il était tellement brillant, tellement supérieur en toutes conditions, il ne pouvait pas mourir.
La nouvelle se propagea très vite tel un incroyable cauchemar sur tous les théâtres de compétition automobile. A la fin des épreuves aucune remise de prix, aucune fête n’eut lieu tant les cœurs étaient gonflés et les yeux embrumés.
Il sera établi par la suite que cet accident avait été causé par un déchappage du pneu arrière droit suite à une crevaison lente. Il n’y eut aucune conclusion officielle mais c’est l’explication la plus plausible qui ait été fournie par ceux qui examinèrent la voiture.
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Demain je vous présenterai un autre événement marquant du sport automobile et de la Formule 1

Je vous donne un indice : août 1976
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Re: la semaine du sport automobile de Niki

par ChristelleP » 12 févr. 2022 02:04

Aujourd’hui je vais vous parler d’un autre monstre sacré du sport automobile mondial qui a eu un impact plutôt sympathique sur mon existence.
Étant un adolescent passionné par la course automobile, et je dois bien l’avouer plus que par les cours de français ou de mathématique, et me prénommant Nicolas, mes amis me donnèrent le surnom de Niki en relation avec le jeune prodige autrichien de l’époque : Andreas Nikolaus Lauda dit Niki Lauda.
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Mes quelques amis d’enfance que je côtoie toujours continuent à m’appeler Niki et j’en ai donc tout naturellement fait mon pseudo sur le net et partout ailleurs.
Ma première vraie “rencontre“ avec le grand Niki Lauda eut lieu en 1976. En effet pour mon anniversaire mes parents m’ont offert la possibilité d’aller voir un Grand prix de Formule 1.
Pour des questions de distance et de dates, cela sera le Grand Prix de Belgique dans les Ardennes Belges à Zolder précisément. Nous voilà donc parti direction la frontière avec les Pays Bas.
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Pour moi jeune passionné de course automobile, ce qui me reste le plus de ce premier Grand Prix, au-delà du bruit et des odeurs, c’est les couleurs et les images.
En effet, pour les plus jeunes du forum il faut bien se remettre dans l’ambiance de l’époque : internet n’existe pas, les chaines de télévision sont réduites à 3 et si les Grand Prix sont généralement diffusés cela n’a strictement rien à voir avec l’orgie médiatique actuelle.


A l’époque l’information sur le sport automobile, c’était le quotidien l’Equipe quelques jours dans la semaine et le magazine mensuel Sport Auto, la bible de la course en circuit. A partir de 1976 un hebdomadaire vit le jour Autohebdo qui a été ma drogue chaque mercredi pendant de très nombreuses années.
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Ce Grand Prix de Belgique se disputa sous un temps radieux, en tout cas c’est le souvenir que j’en ai, et vu la victoire du champion du monde en titre le jeune et talentueux Niki Lauda devant son coéquipier le Suisse Clay Regazzoni tous les deux sur leur Ferrari 312T. A noter la belle troisième place du français Jacques Laffite au volant de sa Ligier à moteur Matra.
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L’année 1976 avait donc commencé comme s’était terminée la précédente, à savoir par une domination de Niki Lauda à tel point que l’ordinateur, le surnom qu’on lui avait attribué car il alliait rapidité et maitrise, aborda le Grand Prix d’Allemagne 1976 au sommet de son art et en confortable leader du championnat après ses 4 victoires au Brésil, en Afrique du Sud, en Belgique et à Monaco.


01 AOUT 1976

Le Grand Prix d’Allemagne se courait sur le colossal et mythique circuit du Nuburgring qui emprunte les 22 kms de la terrifiante Nordschleife, qui s’est bâtit au fil des années la réputation de piste la plus sélective et la plus dangereuse du monde.
Progressivement, la Nordschleife va pourtant accuser le poids des années. Les mentalités évoluent et les pilotes considèrent de moins en moins comme une fin en soi le fait de se tuer en compétition. Sous l'impulsion notamment de Jackie Stewart, les revendications sécuritaires des pilotes voient le jour. En 1970, le Nürburgring est même boycotté par les pilotes, obligeant les organisateurs du GP d'Allemagne à déplacer leur épreuve sur le tracé d'Hockenheim. Après quelques aménagements, le Nürburgring refait son apparition au championnat du monde de Formule 1 en 1971, mais reste toutefois en sursis.
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Quelques jours avant l'épreuve Niki Lauda avait proclamé sans langue de bois que ce dinosaure (le circuit) était complètement obsolète en 1976 quant à la sécurité et il préférait ne pas y courir. Toutefois il se plierait néanmoins à ses obligations professionnelles mais comptez bien par la suite peser de tout son poids pour l'abandon de ce circuit.
L'issue dramatique de la course le dispensera hélas de cette action.

Il pleut lorsque des voitures s'élancent pour boucler les 14 tours que compte l'épreuve. Bien que parti en première ligne, Lauda éprouve de grandes difficultés à garder sa voiture sur la piste et se trouve rétrogradé en milieu de peloton. L'ondé ayant pratiquement cessé tous les concurrents s'arrêtent à la fin du premier tour pour chausser des pneus slicks, avec cette nouvelle monte de pneus Niki ne se sent pas plus à son aise qu'auparavant et doit batailler ferme pour ne pas sortir. Dans le 2e tour la Ferrari oblique brutalement à droite et percutent de plein fouet le talus qui la renvoie sur la piste, la Surtees de Brett Lunger ne peut l'éviter et s'écrase dans la monoplace en perdition. Le feu se déclare alors énorme et terrifiant, bien évidemment vu la longueur du circuit les secours ne sont pas là et Lauda qui a perdu son casque dans le choc est en train de brûler dans la carcasse.
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Il ne doit la vie sauve qu'au courage de ses camarades pilotes qui plongent dans le brasier pour le secourir. C’est Arturo Merzario qui plonge dans les flammes pour extraire Niki de son enfer, la course est stoppée. Atteint de brûlures au visage, d'une fracture à la pommette, Niki Lauda a été évacué vers l'hôpital, son état jugé satisfaisant dans un premier temps va empirer dans la nuit, l'inhalation des vapeurs toxiques dégagées par la combustion de la voiture à provoquer une insuffisance respiratoire grave et le diagnostic tombe le pilote est perdu et devant l'inéluctable un prêtre vient même lui donner l'extrême onction.




Le miracle existe-t-il ?
Toujours est-il que Niki va triompher de la mort et des médecins. Habité par une volonté de fer, il va retrouver le chemin de la vie et entamer une rééducation forcenée pour être à nouveau dans son baquet avant la fin de la saison.

Six semaines après son effroyable accident, Niki Lauda fait son grand retour sur les circuits, le visage encore bandé et ce malgré les craintes des médecins au sujet des greffes de peau qui risquaient de tomber du fait des vibrations de sa Ferrari.
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Il redevient champion du monde l’année suivante et remporte un troisième et dernier titre en 1984.
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Mort à 70 ans d’un miraculé de la F1
Niki Lauda avait été hospitalisé dans une clinique privée suisse mi-mai 2019 pour une dialyse à la suite d'un problème à un des reins qui lui avaient été greffés en 1997 et en 2005. Son organisme était en effet durablement affaibli par l'inhalation de gaz toxiques lors de son accident de 1976
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Demain je vous emmènerai sur les traces d’un circuit disparu sur lequel j’ai trainé mes guêtres durant de nombreuses années.

Un indice : la Normandie

Re: la semaine du sport automobile de Niki

par ChristelleP » 12 févr. 2022 03:13

Aujourd’hui direction la Normandie, ma région natale, je vais vous parler d’un circuit automobile qui a bercé toute mon enfance et qui a malheureusement totalement disparu.

Il s’agit du circuit de Rouen Les Essarts
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Le circuit de Rouen-les-Essarts est un circuit de course automobile qui empruntait la route départementale 938 traversant la forêt entre Elbeuf (où je suis né) et Les Essarts, dans l'agglomération rouennaise, en bordure de l'autoroute A13.

Qui se souvient aujourd'hui que dans les années 1950-1960, c'était le théâtre d'un des circuits automobiles les plus prestigieux du monde ?
Pour certains passionnés dont je fais partie le circuit de Rouen-Les Essarts évoque un peu plus qu'un souvenir de sport mécanique.
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Dès son inauguration en 1950, le circuit de Rouen-les-Essarts est considéré comme un des meilleurs circuits d'Europe avec ses stands modernes, des tribunes pour les spectateurs, et une large piste.

Le circuit, qui utilise des routes publiques encore visibles aujourd'hui, présente néanmoins quelques difficultés comme un virage pavé en épingle et des portions sans visibilité dans les parties boisées du parcours. Certains l'avaient ainsi affublé du nom de « petit Spa », en référence au circuit de Spa en Belgique.

Les virages portent chacun un nom : « Six Frères », « Grésil », « Scierie » « Nouveau Monde, « Sanson », « Beauval », « L'Étoile », et « Paradis ».
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C’est le 30 juillet 1950 que l’Automobile Club Normand organise sur le circuit des Essarts, le premier événement automobile rouennais autour des voitures de sport, nouvelle formule équilibrée et pleine de promesses pour enchanter les spectateurs avides de sensations après des années de privations.
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Le circuit a ensuite accueilli cinq Grands Prix de France de Formule 1, le premier en 1952 et le second en 1957.
Étant naturellement pas né à cette époque, la photo ci-dessous ainsi que celles de 1950, ont été prises au virage du Nouveau Monde par mon père. On y voit ci-dessous le grand Juan Manuel Fangio au volant de sa Maserati n°2 qui sera titré champion du monde en fin d’année.
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Trois autres Grand Prix eurent lieu en 1962, 1964 et le dernier en 1968 durant lequel le pilote Jo Schlesser meurt tragiquement dans l'incendie de sa voiture.

J’étais présent lors du grand prix de 1968 durant lequel le coureur Belge Jacky Ickx s’imposa mais je n’en garde aucun souvenir si ce n’est au travers d’un film super 8 familial.




Suite à cet accident une chicane sera aménagée dans le virage des Six Frères pour réduire la vitesse dans la descente vers le virage du Nouveau Monde.
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Par la suite, le circuit des Essarts accueillit les courses de Formule 2 jusqu'en 1978 et sera utilisé pour divers championnats automobiles français.

Durant cette période, chose qui serait à mon avis impossible maintenant, j’envoyais un courrier à l’ACN à Rouen qui était l’organisateur de la course, en expliquant que j’étais un jeune passionné de la course automobile et il m’envoyait gracieusement un laisser passer qui me permettait d’accéder librement au paddock et au stands durant les essais du Grand Prix.
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Un des hauts lieux du circuit restera le virage du Nouveau Monde, sa particularité était, au-delà d’être une épingle à cheveux, qu’il était entièrement pavé ce qui en faisait un virage excessivement spectaculaire.
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La fin d'un mythe
Le circuit des Essarts est fermé en 1994 car plus assez rentable et jugé trop dangereux. Cinq ans plus tard, la démolition des tribunes et des stands est achevée. Le secteur pavé du Nouveau monde est également asphalté.
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Allant voir régulièrement ma mère habitant toujours la région, je passe systématiquement sur la principale portion d'un des circuits les plus célèbres de son époque... et je déplore que strictement rien n’a été conservé.
Je me suis rendu il y a quelque temps à Reims, autre haut lieu du sport automobile français, et au nom de la préservation du patrimoine, les stands et la tribune de départ ont été préservés. Je trouve dommage que les pouvoirs publics de la région Normandie n’ont pas eu la même initiative et cela me fait toujours un petit pincement au cœur.




Demain je vous emmènerai en Côte d’or pour vous narrer un combat titanesque qui reste à mon sens l’un des plus beaux duels qu’ait connu la formule 1

Indice pour demain : le petit prince

Re: la semaine du sport automobile de Niki

par ChristelleP » 12 févr. 2022 04:20

Je vous emmène aujourd’hui sur le circuit de Dijon Prenois en Bourgogne, nous sommes le 01 juillet 1979 et nous allons assister à la première victoire d’un moteur turbo en Formule 1.
En effet Jean-Pierre Jabouille a remporté son premier Grand Prix et renault a enfin réussi son pari fou : gagner avec une voiture à moteur turbo compressé.
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On conviendra qu'il y a de quoi faire sauter les bouchons de champagne et savourer sans retenue ce moment, quand on se rappelle que les équipes britanniques et en particulier le regretté Ken Tyrrel, avait surnommé la première renault turbo RS01 du nom de Yellow Tea pot (théière jaune) à cause de ses nombreux soucis de moteur et de la fumée blanche qui s’en échappait.
Belle revanche sur nos amis britanniques sachant que quelques années plus tard toutes les formule 1 adopteront le moteur turbo compressé.

Duel au sommet

Mais le moment que l’on retiendra et dont on parle encore 40 ans plus tard, c’est la bagarre d’anthologie que se livreront pour la deuxième place René Arnoux et le fantastique Gilles Villeneuve.
En effet parler de la formule 1 sans faire référence au Petit Prince de la discipline serait de ma part une faute plus qu’un oubli.
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Au départ de la course les deux renault se font surprendre par l'incroyable Gilles Villeneuve qui propulse sa Ferrari en tête et entend bien y rester.


Malheureusement pour le québécois sa monture n'est pas de taille à lutter ce jour-là avec la puissance du V6 renault, que Jabouille s'applique à ménager ainsi que ses pneus, avant de porter tranquillement l'estocade à mi-course. Alors qu'il voit disparaître petit à petit la monoplace de Jabouille, Gilles Villeneuve sent la seconde renault venir lui renifler l'arrière-train. R est bien décidé à prendre lui aussi sa chance et l'apothéose va arriver à 3 tours de l'arrivée
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René Arnoux dépasse facilement Gilles en bout de ligne droite mais au lieu de de s'envoler, il marque le pas car le réservoir de la renault commence à désamorcer, il n'en fallait pas tant à Gilles Villeneuve pour revenir à la hauteur de son rival et le passer au prix d'un freinage plus que tardif dans l'avant dernier tour.
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Le public dont je faisais partie se dresse pour assister à l'incroyable mano à mano, Arnoux à remonter Villeneuve dans la ligne droite des stands et les deux hommes attaquent la grande courbe de Villeroy roues dans roues, les voitures s'entrechoquent, aucun des deux ne veut céder. C'est une véritable bagarre de chiffonniers à laquelle assistent les spectateurs extasiés.
René réussi à passer devant mais Gilles reprend son bien in extremis avant le dernier virage et c'est dans cet ordre qu'ils franchissent la ligne d'arrivée sous les hourras du public.
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Sitôt descendus de voiture les deux hommes se congratulent chaleureusement et sans rancune, le combat avait été rude mais loyal et tout se terminait dans la bonne humeur.
Cette fabuleuse passe d'armes entre ces deux pilotes ultra déterminés restera un des hauts faits de la formule 1.

Histoire d'un duel - Gilles Villeneuve / René Arnoux - Dijon Prenois 1979 - Document Canal +



Quand on demandera à l'intrépide Québécois si tout cela n'avait pas été trop dangereux, il laissera tomber avec sa candeur habituelle et son accent de la belle province : non c'était une course épatante, mais c'est vrai qu'on aurait pu se mettre les autos sur la tête, tout le personnage était ainsi résumé attaque à outrance et sourire désarmant.
La légende d'un très grand pilote était en train de naître, Gilles Villeneuve va avoir encore l'occasion de déchaîner les passions admiratives et de ravir le spectateur du monde entier par son côté jusqu'au-boutiste.

L'épisode le plus fameux illustrant ce genre de comportement eut lieu à Zandvoort aux Pays Bas.

En tête le canadien se défend bec et ongles contre les assauts de Alan Jones mais son pneu arrière droit et en train de se dégonfler et Jones le passe quand la Ferrari tire tout droit dans le gazon.
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Gilles enclenche la première et se rue en piste, pas décidé à s'arrêter car il ignorait la raison de sa sortie, un tour et demi plus loin son pneu éclate dans la ligne droite des stands à plus de 280 kilomètres heure.
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Il réussit à maîtriser sa voiture folle et entreprend de boucler le tour sur 3 roues pour rentrer chausser des gommes neuves.
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08 mai 1982 : la F1 perd un de ses plus fiers chevaliers.

Durant les essais qualificatifs du Grand Prix de Belgique à Zolder, Villeneuve percute la March de Jochen Mass. Le "Petit Prince" est éjecté de sa monoplace rouge et perd la vie.

Plus que ses victoires, ce sont ses grandes qualités humaines et sa farouche détermination en piste qui ont ébloui les amateurs du monde entier. Pilote ultra spectaculaire qui ne baisser pas les bras malgré les ennuis mécaniques et le mauvais sort, Gilles Villeneuve est entré dans la légende de la F1 par la grande porte.

Son fils Jacques Villeneuve qui avait neuf ans le jour de la mort de son père, sera sacré champion du monde en 1997.
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A ne surtout pas manquer :
Demain pour le dernier jour je vous révélerai quel est le plus grand champion de tous les temps : Ascari, Fangio, Clark, Moss, Hill, Rindt, Stewart, Andretti, Scheckter, Fittipaldi, Lauda, Hunt, Villeneuve, Prost, Senna, Schumacher, Hamilton, Verstappen, ou bien un autre …….
Réponse demain

Re: la semaine du sport automobile de Niki

par ChristelleP » 12 févr. 2022 04:26

Re: File scalping et day trading du jeudi 10 février 2022
par gima » 10 févr. 2022 07:18


Bonjour la File , merci Niki , encore une superbe ouverture.

https://www.statsf1.com/fr/gilles-villeneuve.aspx

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Re: la semaine du sport automobile de Niki

par ChristelleP » 12 févr. 2022 04:34

Mais quelle mouche m’a piqué hier de m’être engagé à vous révéler quel était le meilleur pilote de tous les temps.

Difficile voire impossible de comparer un Fangio à un Schumacher, un Senna à un Clark ou bien encore un Ascari à un Villeneuve. Epoques différentes, circuits différents, voitures différentes, comment faire un classement objectif et avec quels critères ?

Je me suis couché hier avec cette obsession en tête : est-ce le génie de Jim Clark, la froideur de Juan Manuel Fangio ou de Niki Lauda, la virtuosité de Gilles Villeneuve ou de Ayrton Senna qui me permettrait de faire ce classement.

Impossible de trouver le sommeil, je me disais que j’allais être la risée du forum, interdit du Good Morning Trading ou peut-être même exclu à jamais du site Andlil.

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- Arrête de gigoter je dois dormir j’ai une réunion importante demain, me dit ma femme. Va faire un tour dehors ça te fera du bien de prendre l’air.

J’enfile mon pantalon et une paire de chaussures et me voilà dehors. Zut j’ai oublié de prendre mes lunettes. Tant pis, pas la peine de voir quelque chose pour réfléchir à ce sacré classement.

Coup de klaxon……………je n’avais pas vu le bus numéro 27 qui ne peut m’éviter et me renverse.

Mort sur le coup comme nombre de mes héros dont je vous ai conté l’histoire cette semaine, j’arrive au paradis et je me retrouve face à Dieu.

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Bizarrement je ne veux pas savoir si je suis mort ou non. Une seule chose me vient à l'esprit, et comme il vaut mieux s'adresser au Bon Dieu qu'à ses saints, je pense tout de suite à poser à Dieu en personne la question qui me taraude depuis hier. Lui seul peut répondre à cette question qui me hante.

Mais aux divers noms que je soumets à Dieu : Fangio, Clark, Moss, Stewart, Lauda, Senna, Schumacher, Prost, etc, Dieu me répond systématiquement par la négative.

Et comme j’insiste lourdement, le Père éternel me répond :
- Puisque tu insistes, je vais te le dire mon fils, mais je crains que tu ne sois déçu. Le plus doué, le plus génial, son nom ne te dira rien. Il s'appelle Hans Strüdel.

- Hans Joachim Stuck... voulez-vous dire ?

- Non Strüdel. C'est un pauvre bucheron autrichien qui n'a jamais quitté ses forêts. C'est pourquoi il n'a jamais eu l'occasion de savoir qu'il réunissait en lui toutes les qualités pour devenir le meilleur pilote du monde : adresse, coup d'œil, détermination, il a tout à un degré jamais atteint. Il stupéfie tous ses collègues par la précision avec laquelle il abat les plus gros arbres : ils tombent exactement là où il le veut, au centimètre près. Ah ! Il les aurait tous éclipsés ! Les Senna, les Fangio, les Hamilton et toute la bande. Seulement, voilà : il n'a même pas son permis de conduire.

Pétrifié par la surprise, je balbutie de vagues remerciements. J'étais affreusement déçu : Hans Strüdel... Non vraiment, c'est trop bête. Je décidai alors de ne plus jamais jouer à ce petit jeu-là avec lui, je tenais trop à garder le reste de mes illusions.

Bons trades à tous, je vous surveille de là-haut !

Re: la semaine du sport automobile de Niki

par antares45 » 12 févr. 2022 08:54

Merci Christelle

Et merci aussi a niki pour cette semaine d'ouverture

Re: la semaine du sport automobile de Niki

par Francis1 » 12 févr. 2022 10:47

:merci:

Re: la semaine du sport automobile de Niki

par niki44 » 12 févr. 2022 13:58

Grand merci à toi Christelle
C’est super :mercichinois:

Re: la semaine du sport automobile de Niki

par Floco » 12 févr. 2022 17:32

Je confesse que je trouve rarement le temps de lire les ouvertures. Celle-ci m'avait interpelé néanmoins du fait d'un intérêt de ma part pour la discipline et, cela va sans dire, au son retentissant de noms légendaires tels que Niki Lauda et Ayrton Senna.

Merci Niki d'avoir pris le temps de nous partager cette passion qui est la tienne, de façon magistrale qui plus est, et en accordant un grand soin à la narration. Si ton objectif était de susciter un engouement pour l'histoire du sport automobile, on peut dire que la mission est largement accomplie !

Et comme toujours, merci à Christelle pour tout ce travail de compilation !

Re: la semaine du sport automobile de Niki

par ChristelleP » 12 févr. 2022 18:33

Antarès :mercichinois:

Francis :mercichinois:

Niki :mercichinois:

Floco :mercichinois:

Re: la semaine du sport automobile de Niki

par niki44 » 12 févr. 2022 19:03

Merci Floco de ton message
Content que cela t’ait plus, de toute façon une seule personne intéressée et je suis heureux.

Re: la semaine du sport automobile de Niki

par Benoist Rousseau » 12 févr. 2022 20:26

Il y en a plus qu’une :)

2 avec moi. Quand j’avais 14 ans j’étais fasciné par la formule 1. Prost reste ma référence avec son duel avec Senna.

Re: la semaine du sport automobile de Niki

par niki44 » 12 févr. 2022 22:36

et oui Benoist, Prost et Senna j’aurai bien voulu leur faire une petite place mais j’ai quelques années de plus que toi et je suis resté sur mes années d’adolescence ;)

Re: la semaine du sport automobile de Niki

par ChristelleP » 14 févr. 2022 23:01

Sans treoooo55.png
Sans treoooo55.png (735.77 Kio) Vu 602 fois

Re: la semaine du sport automobile de Niki

par niki44 » 07 mars 2023 14:59

Jean Pierre Jabouille nous a quitté le 02 février dernier .................de nombreux souvenirs d'adolescent me reviennent à l'esprit.

Repose en paix Jean Pierre et merci pour tous ces grands moments :mercichinois:



Re: la semaine du sport automobile de Niki

par Francis1 » 07 mars 2023 15:47

👍

Re: la semaine du sport automobile de Niki

par ChristelleP » 07 mars 2023 17:51

merci Niki :mercichinois:

Re: la semaine du sport automobile de Niki

par Floco » 07 mars 2023 19:04

:(

Netflix avait sorti un documentaire très bien réalisé sur la carrière d'Ayrton Senna.

https://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=185703.html

Re: la semaine du sport automobile de Niki

par ChristelleP » 07 mars 2023 19:29

merci Floco :mercichinois:

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