En effet je vais vous présenter quelques événements majeurs liés au sport automobile. J’ai tout particulièrement choisi des événements qui ont accompagné ma vie d’aficionados de la course automobile et qui à ce titre me sont intimement liés.
La semaine ne comptant que 5 jours j’ai dû limiter mon choix à 5 événements mais en préparant la file une multitude de souvenirs me sont revenus et j’aurai pu ouvrir la file durant une année complète.
Rassurez-vous, vous allez échapper à cela !!
Le premier événement remonte à ma petite enfance et restera graver à jamais dans ma mémoire. C’est à priori le plus ancien souvenir que je garde et garderai de mon passage sur notre belle et pauvre terre.
Le dimanche 7 avril 1968 je me rappelle être dans la voiture de mon père, une Simca 1500 de mémoire,
…quand stupeur la radio annonce la mort du coureur automobile Jim Clark. Le ciel me tombe sur la tête du haut de mes 6 ans. A cet âge je ne savais certainement pas ce que signifiait la mort et j’ai compris par la suite qu’elle m’avait emporté mon héros.
La disparition de Jim a été un coup de tonnerre dans le milieu du sport automobile tant il paraissait invincible et indestructible.
Jim Clark est certainement l'un des plus grands pilotes de l'histoire de la Formule 1. En quelques années il se bâtit un palmarès important restant inégalé pendant de nombreuses années.
Signant 25 victoires, ce qui fait de lui au moment de sa mort le recordman du nombre de succès en Formule 1 et 33 pole positions en seulement 72 participations en Grand Prix, il remporte deux titres de champion du monde en 1963 et 1965.
Outre ses titres en Formule 1, il remporte les 500 miles d’Indianapolis en 1965. Très peu de pilotes ont réussit cet exploit d’être champion du monde de F1 et de gagner les 500 miles d’Indianapolis. Jim Clark a été le premier avant Graham Hill, Mario Andretti, Emerson Fittipaldi et Jacques Villeneuve.
A noter pour la petite histoire que Graham Hill a été le seul à avoir également remporter les 24 heures du Mans en 1972 au volant de la mythique Matra MS670 (ah la sublime musique du V12 Matra.)
De son côté Jim Clark a participé 3 fois aux 24 heures du Mans : la première fois en 1959 sur une Lotus Elite associé à John Withmore, ils termineront 10 -ème au général !
La seconde fois, ce sera en 1960 associé à Roy Salvadori sur une Aston Martin DBR1, ils termineront à la 3ème place au classement général.
La dernière participation sera en 1961 associé à Ron Flocktard sur une Aston Martin et se soldera par un abandon au 132 -ème tour.
Jim revient au Mans en 1962 mais ne participe ni aux essais ni à la course, les commissaires estimant que les boulons de fixation des roues avant et des roues arrière de la Lotus 23 de Jim et Trevor Taylor, ne sont pas identiques, la refusent au pesage et définitivement malgré les modifications apportées par Colin Chapman pendant la nuit.
Après cela, Jim ne reviendra plus au Mans car colin Chapman se fâchera avec l’ACO les accusant de modifier la règlementation afin de favoriser les artisans constructeurs français.
Le style de conduite de Jim Clark, tout en douceur, était devenu sa marque de fabrique et le signe d'une grande habileté au volant. Cela lui permettait d'enchaîner naturellement virages et trajectoires avec la régularité d'un métronome, tout en allant très vite. Ce style contribuera à bâtir la légende du pilote écossais, qui écrivit l'une des plus belles pages du sport automobile.
1963 restera l‘année du triomphe absolu de Jim Clark et de Lotus. 7 victoires (le record d’Ascari battu), 7 pole positions et 6 meilleurs tours en course, tout cela du fait de l’incroyable « flying scotsman ». Le principal adversaire de Jim, Graham Hill, est second mais avec moitié moins de points que le nouveau champion. Quant à ses autres rivaux, ils furent purement et simplement éclipsés par le talent apparemment sans limite de l’écossais, excepté John Surtees qui profita au Nurburgring des ennuis de bougies de la Lotus pour signer sa seule victoire de la saison.
Jim Clark utilisa à merveille tous ses dons pour faire la différence, notamment sous la pluie à Spa où il prit un tour à tous ses adversaires et à Reims où sur une piste mouillée sur la fin, il put compenser par son merveilleux pilotage les faiblesses de son moteur qui ne prenait plus ses tours.
Il est sacré champion du monde dès le grand pris d’Italie alors qu’il reste encore trois épreuves à courir, ce qui situe le très haut niveau des performances accomplies par ce pilote surdoué.
DIMANCHE 7 AVRIL 1968.
Signe du destin, Jim Clark n’avait pas prévu de participer à la course de Formule 2 à Hockenheim. Il était censé conduire le nouveau prototype de sport Ford F3L à Brands Hatch pour Alan Mann Racing. Mais le propriétaire de la voiture sur laquelle Jim devait courir ne lui avait pas confirmé son engagement et Jim pensa que cet homme avait changé d’avis et il s’inscrit du coup pour Hockenheim. Consterné, Mann essaya de faire revenir le champion sur son engagement, mais Jim très pointilleux sur le respect des règles, avait donné sa parole au chef de l'équipe Lotus, Colin Chapman, l'ami avec qui il s'était hissé au sommet de la course automobile, pour conduire sa Lotus 48 à Hockenheim.
Le ciel est bas en ce dimanche 7 avril sur l'autodrome allemand. Jim a effectué des essais médiocres au volant de sa voiture et n'espère pas grand-chose pour la course qui va se dérouler sous une fine bruine. Au 5e tour il est 8e quand lancée à pleine vitesse sur la longue ligne droite incurvée qui suit le virage des stands, la Lotus louvoie de gauche à droite, quitte brusquement la piste (alors dépourvue de glissières de sécurité) sur la gauche et s'engouffre dans la forêt pour aller s’encastrer dans un sapin.
Jim Clark est tué sur le coup, le sport automobile tout entier perd son plus grand champion et la consternation est proportionnelle à l'aura qu’avait Jim dans le cœur des gens. La stupeur et la tristesse sont d'autant plus importantes que Clark semblait invincible, il était tellement brillant, tellement supérieur en toutes conditions, il ne pouvait pas mourir.
La nouvelle se propagea très vite tel un incroyable cauchemar sur tous les théâtres de compétition automobile. A la fin des épreuves aucune remise de prix, aucune fête n’eut lieu tant les cœurs étaient gonflés et les yeux embrumés.
Il sera établi par la suite que cet accident avait été causé par un déchappage du pneu arrière droit suite à une crevaison lente. Il n’y eut aucune conclusion officielle mais c’est l’explication la plus plausible qui ait été fournie par ceux qui examinèrent la voiture.
Demain je vous présenterai un autre événement marquant du sport automobile et de la Formule 1
Je vous donne un indice : août 1976