Il s'intéresse au basculement de l'utopie numérique des origines vers un marché de la captation de l'attention par des moyens de plus en plus sophistiqués.
Extraits :
Notre enfer quotidien c'est nous-mêmes. Sans repos possible, gorgés de dopamine, nous veillons sans relâche. L'alerte permanente, l'exploitation de notre passivité, la flatterie de notre narcissisme et la prise en charge par l'annonce immédiate de ce qui est à venir scandent nos existences numériques. Nous voulions la liberté de choix, le vertige de la maîtrise de l'information et des signaux. Mais la réalité de la dépendance nous guette.
Dépendance aux écrans, outrance du débat public, polarisation de l'espace public, réflexes qui prennent le pas sur la réflexion, l'agora transformée en arena : telle est notre époque. C'est le meilleur des temps, c'est le pire des temps.
Dans sa version la plus agressive à l'encontre du libre arbitre, la conception des interfaces qui cherche à produire de la dépendance est appelée, presque cinématographiquement, dark design, le design obscur. Elle vise une forme de piratage du cerveau, le brain hacking.
Un petit livre bien écrit, enlevé, parfait, pour s'aérer les neurones dans son transat.