Eh bien, comme je l'avais annoncé, je vais remettre une couche à mon journal, qui n'est pas un journal à proprement parlé, plus un recueil d'impressions et une succession de jalons que j'agrémente au gré de mes envies.
Que de chemin parcouru depuis déjà quelques mois! Et que de changements aussi.
D'une part, dans ma "méthode" de trading. A la différence de beaucoup (c'est l'impression que j'en ai en tout cas), et ça pourra surprendre, mais je n'ai pas de méthode à proprement parlé, quelque chose de défini.
Ce qui n'a pas changé par contre, ce sont les instruments que je trade : Dax et DJ uniquement. Et c'est tout. Cela évoluera sans doute plus tard, mais je ne suis pas encore prêt. Le MM, le levier, les "basiques" ont été intégré et cela est juste devenu "normal" pour moi (merci le poker de ma jeunesse)
Alors bien sûr, les PP, niveaux symboliques, droites de consolidation, droites de tendance, ...reviennent .
Mais une méthode doit être, en tout cas pour moi, évolutive et s'implémenter d'autres choses. Le marché est en perpétuel mouvement, évolue, l'environnement économique et boursier change en permanence... Comment garder quelque chose de statique?
En cette période de krach et donc de volatilité élevée, je me suis rendu compte (enfin, au bout d'un certain temps) que j'étais plus à l'aise en day trading sur le Dow par exemple actuellement , et j'ai délaissé le Dax, que je ne sentais plus. Mais cela peut évoluer d'une semaine sur l'autre, d'un jour sur l'autre, voire même d'une heure sur l'autre.
Et je trouve que c'est cela qui fait que l'on arrive à être gagnant ou non(sans prendre en compte l'aspect psychologique que j'aborderai plus bas): réussir à s'adapter, à repérer les changements de rythme, de physionomie du marché, et utiliser les bons instruments aux bons moments.
Mes entrées en position sont maintenant assez bonnes, je comprends les choses. Mais en day trading je n'avais aucune idée des objectifs à atteindre, de jusqu'où le cours pouvait potentiellement aller. J'ai cherché, j'ai creusé, et pour le moment, Fibonacci m'aide bien, et me permets de me "rassurer" pendant le trade. Et une fois que le SL est à +3/+5, eh bien je laisse faire, et j'attends.
Mais encore une fois, tout dépend si le marché est nerveux, calme, lent, rapide... Chaque trade est tellement différent. Et c'est une souffrance et un travail de chaque minute, d'arriver à être dans le marché tout en étant "extérieur" au marché. Mes meilleurs résultats, je les ai obtenu lorsque j'étais dans cet état psy là, à la fois dedans et hors du marché, en "oubliant" la notion d'argent, de stress, de tension, juste en étant froid et clinique, en banalisant la chose en fait.
Bernard Tapie (qui malgré tous les défauts qu'il peut avoir, est un redoutable meneur d'hommes et psychologiquement est un véritable monstre de communication et de préparation mentale) aimait souvent répéter une phrase pour expliquer l'état psy dans lequel les joueurs de foot devaient être lors d'un match important (et qui peut s’appliquer tout particulièrement ici)
90% des joueurs, avant un match, sont contractés et déconcentrés, alors qu'ils doivent être concentrés, et décontractés
Être dans l’événement, dans le moment, sans ressentir la pression de l’événement. Ce qui m'amène à la partie psy pure.
Tellement de choses à dire... Je me sens comme un bébé qui vient à peine d'arriver à se mettre sur ses jambes. Et je vais tomber, tomber, et retomber.
J'avais pris conscience en débutant en trading ,de l'aspect psychologique de la chose. Mais c'est maintenant que je me rend vraiment compte du chemin que j'ai parcouru pour en arriver là, et surtout, SURTOUT... du chemin qu'il me reste à parcourir pour arriver aux niveaux suivants.
Lutter contre ses pulsions, contre ses démons, dieu que cela est dur. Parce qu'une semaine ou deux, c'est court, mais le faire en continue sur un, deux, trois mois, un an... Quelle douleur et quelle souffrance.
Je pense que je dois voir un psy pour ça. Pas le choix. Je dois régler et apprendre à gérer les situations où je disjoncte, mes "trous d'air" comme je les appelle, afin que ça n'impacte pas mon trading.
Je dois devenir une machine dans un corps d'homme.
Par exemple, cette dernière semaine , Lundi, Mardi parfait. Mercredi, Jeudi, bien, mais juste en voyant mes résultats de la journée, qui finissent largement verte, un "léger" trou d'air au milieu, que j'ai réussi à gérer, réussi à m'éloigner des écrans, à me reprendre et revenir dans le bon état psychologique. Mais Vendredi, ça a été du nimporte quoi. Même si certains trades ont été magnifiques au niveau comptable, mais b***** de diantre POURQUOI je me suis amusé à prendre un trade dans mon lit sur mon téléphone???
Par facilité, pour jemenfoutisme, par "boh j'ai bien gagné cette semaine, allez, je le tente, on s'en Fiche".. Du grand nimporte quoi. Et le pire trade ever, mon dernier de vendredi, qui cumule toutes les anneries à ne pas faire :
Dow, 19h, semaine rouge vif, 2H rouge, 15 min rouge, 5 min rouge, 50 ticks rouge, et je prends un ACHAT sur un support à la ballot, en espérant la remontée fantastique du Vendredi soir pour un daytrade, voire le rebond du krach, voire de l'année, de la décennie, du siècle, de la galaxie...
Et je n'ai pas la lucidité de voir que que c'est rouge sang, j'aurai pu le couper flat ou en léger gain, mais non, je me suis convaincu que ça allait passer et que "c'est bon, t'as bien gagné cette semaine, tu le tentes, allez on est au casino, j'ai joué noir à la roulette ", et j'attends, j'attends le rebond (que j'aurai pu encore attendre un moment vu que ça a continué à tomber toute la nuit) conclusion -200 points, qui me crame presque tous mes gains de la journée.
Bref, pire trade ever, absolument tout ce qu'il ne faut pas faire.
Et hors de la dimension psy, ce qui a fait sauter mes barrières : le manque de sommeil, la fatigue. Je dors mal, je dors peu, surtout cette semaine, je n'arrive pas à déconnecter.
Et pour un excessif comme moi, qui va à fond dans tout ce qu'il fait, c'est très compliqué. Encore un truc à travailler.
Pour finir, pour les "débutants" qui me liront, le travail des cartes. J'ai également pris conscience, notamment grâce à Florian, que le travail des cartes ce n'est pas juste tracer des droites, regarder 10 min les cartes de la veille pour repérer deux points haut et deux points bas entre le fromage et le dessert. C'est bouffer de la carte, faire des captures d'écrans, imprimer tout ce qu'on peut , les regarder, les analyser, les comparer, calculer , mesurer, chercher... Et peut être trouver.
Je suis d'ailleurs en train de m’intéresser aux fractales et vagues d'Elliot, pour approfondir mes analyses , et continuer à progresser. C'est le travail de mois et d'années, sans certitudes sur mes résultats. Mais si je ne le fais pas, personne ne le fera à ma place.
En bref, un énorme travail me reste à faire tant sur le plan psychologique (surtout) mais aussi analytique. C'est le prix à payer si je veux réussir là dedans