C'est une grande partie des chefs d'entreprises qui sont dans cette situation, la précarité des travailleurs non salariés (TNS), pas le droit à l'erreur, pas de chômage, de roue de secours. C'est pas spécifique du tout au trader en compte propre A la limite c'est ce qui est le moins risqué d'être trader en compte propre, au pire tu finis à zéro sur un appel de marge, tu as zéro sur ton compte. Un chef d'entreprise finit souvent avec des dettes à rembourser à la banque (pendant des années parfois et si ce n'est pas le cas, si les dettes sont "effacées" il n'a plus le droit de gérer une entreprise, ça va dépendre du statut de l'entreprise) parce qu'il s'est accroché plus que nécessaire pour essayer de sauver son entreprise... Tout le monde n'a pas le confort du salariat ou du fonctionnariat même si les salariés ont aussi cette "sensation d'urgence d'arriver à leur objectif" sinon c'est la porte. J'ai un ami de 52 ans dans ce cas, salarié d'une très grosse société, cadre à 5 chiffres, il vit dans la terreur d'être licencié, tous les trimestres il doit faire ses chiffres (qui augmentent inexorablement...).. Qui voudra de lui à son âge ? Il se sent en précarité aussi même si la chute sera moins brutale que s'il était TNS, il a le "confort" de 2 années de chômage et une législation favorable au plus de 50 ans... A moins d'être fonctionnaire, la précarité est partout maintenantteg54 a écrit :Comment gérer au quotidien ce sentiment de "précarité", cette sensation d'urgence d'arriver à son objectif, quand on n'est pas prêt à le faire
Alors comment on gère ce sentiment de précarité ? On essaye de profiter au jour le jour, on capitalise une partie si on peut pour encaisser un coup dur. Aucune banque ne nous prête de l'argent, si on veut acheter une voiture ou un appartement, c'est cash. Personnellement, je décourage systématiquement les gens chargés de famille à tenter "l'aventure" et les gens salariés, Il faut leur faire "peur"... et on en a sauvé quelques uns ici. On commence avec un 80% pour trader, se libérer 1 journée et si cela marche au bout d'un an on essaye de se mettre à 50% ainsi de suite. Cela permet de se lancer sans risque, si le trading ne marche pas, on reprend son job. J'ai des collègues profs qui avaient des mi temps voire 1/4 de temps et qui tradaient pour compenser la perte de leur salaire (j'en ai connu 4 en tout et pour tout). Mais c'est plus facile pour les fonctionnaires. Personnellement, je n'ai pas procédé comme cela, j'ai démissionné, empoché ma prime de départ et j'y suis allé. Je ne risquais rien je n'ai pas d'enfant etc. Et vivre avec le RSA ne me fait pas du tout peur, je n'ai pas cette "angoisse de la chute" car la vie est une farce pour moi donc autant essayer de vivre des vies différentes avant la fin et j'ai connu quelques années la précarité, donc elle ne me fait pas peur, je l'ai vécu, je sais ce que c'est de vivre dans un squat avec des cafards qui grouillent et avoir faim par exemple. C'est une expérience aussi qui développe l'imagination, la débrouillardise et je suis très heureux d'avoir connu cela pour apprécier encore plus ce que j'ai mais sans crainte de perdre tout ce que j'ai car tout est éphémère et qu'au final, je ne demande rien de plus qu'un toit, une bibliothèque ou une connexion internet et manger à ma faim. Le reste... du bonus. Allez j'arrête de pourrir ton journal avec ma philosophie de comptoir ++