Je n'apprends rien à personne si je dis que le trading est un milieu masculin où les femmes sont rares (mais de fait précieuses ).
Du coup, côtoyer cette masculinité tous les jours sur le forum m'a fait penser au poème "Si" de Kipling, poème que j'aime énormément et où il s'adresse à son fils.
J'imagine que pas mal d'entre vous le connaissent déjà mais je le remets ici pour ceux qui ne le connaîtraient pas :
"Si
Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir.
Si tu peux être amant sans être fou d'amour,
Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre,
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre.
Si tu peux supporter d'entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d'entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d'un mot.
Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois,
Et si tu peux aimer tous tes amis en frères,
Sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi.
Si tu sais méditer, observer et connaître,
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur ;
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser sans n'être que penseur.
Si tu sais être dur, sans jamais être en rage,
Si tu sais être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage,
Sans être moral et pédant.
Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d'un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront.
Alors les Rois les Dieux la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis,
Et, ce qui vaut bien mieux que les Rois et la Gloire,
Tu seras un homme mon fils ! "
Il se trouve qu'une femme a eu la bonne idée de s'inspirer de ce poème et d'en garder en quelque sorte la trame pour en écrire une version adressée à une femme. J'ai eu envie de la partager avec vous :
"Tu seras une femme, ma fille.
Si tu peux voir mourir une grande histoire d’amour
Sans refermer ton cœur pour qu’il aime à nouveau,
Ou te savoir trahie sans trahir à ton tour,
T’en aller pour voler plus haut.
Si tu peux tout donner sans te perdre pourtant,
Si tu peux être douce sans jamais te soumettre,
Apprécier, célébrer, admirer ton amant
Sans jamais faire de lui ton maître.
Si tu peux ignorer les langues de vipères,
Les jalouses, les méchantes occupées à médire,
Et entendre derrière leurs discours de mégères
Une misère à n’en plus finir.
Si tu peux être belle sans jamais être fière,
Faire de ta vérité l’essence de ta beauté,
Si tu peux préserver un peu de ton mystère,
Ne pas tout dire ni tout livrer.
Si tu sais accueillir et ouvrir ta maison,
Sans jamais t’entourer de quelque vaine cour,
Aimer à la folie pour trouver la raison,
Parler sans n’être que discours.
Si tu peux être pure sans jamais être sage,
Si tu peux être forte sans refermer ton cœur,
Si tu sais être tendre, si tu sais être orage
Sans jamais faire reines tes humeurs.
Si tu peux affronter le temps sans faire naufrage,
Sans te sentir déchue ni même destituée,
Si tu trouves ton chant au plein cœur de chaque âge,
Quand les autres s’abîment à le nier.
Alors, Reines et Déesses, Vénus et Madones
Te feront révérence et seront ta famille,
Et tu te trouveras dans l’amour que tu donnes,
Tu seras une femme, ma fille."
Marsaudon - 1963
Je trouve ce poème très touchant et très "fin" par rapport à la psychologie féminine.
Et puisqu'on en est à parler des hommes et des femmes, je vous laisse découvrir cette vidéo réalisée par un homme sur le quotidien hommes/femmes :
[youtube]https://youtu.be/k50fxVCysh0[/youtube]
Et je ne résiste pas à l'envie de finir sur cet extrait que j'adore :
"Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, arrtificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées ; le monde n’est qu’un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c’est l’union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux ; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière, et on se dit : J’ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois ; mais j’ai aimé. C’est moi qui ai vécu, et non pas un être factice crée par mon orgueil et mon ennui."
Alfred de Musset - On ne badine pas avec l'amour
Voilà...je trouve que tout est dit....
Que chacun(e) prenne soin de l'homme ou de la femme qu'il/elle est...
Et que chacun(e) prenne soin de l'homme ou de la femme qu'il/elle côtoie tous les jours....
Belle journée à toutes et tous