Les taux bas marquent réellement un énorme changement. En effet le Capitalisme reposait sur le fait qu'on fasse de l'argent avec de l'argent. Ce mécanisme, appelé au moyen âge l'usure était interdit au chrétien et était donc pratiqué par les juifs. A partir des révolutions anglaises et françaises, au 17e et 18e, il est ouvert à tout le monde et c'est précisément à ce instant que se développe le Capitalisme. Un capitaliste a un peu d'argent, au lieu de le dépenser, il l'investit, il a plus d'argent il le réinvestit etc...Ce système repose sur le fait que si on se prive de consommer, on épargne et cette épargne rapporte grâce à l'investissement. Cet investissement enrichit l'investisseur, mais aussi son pays qui développe ainsi ses Infrastructures, le consommateur qui grâce à la production plus importante et aux économies de production bénéficie de produits moins cher, au travailleur qui peut trouver plus facilement un emploi, les investissements nécessitant de la main d’œuvre pour être réalisés et fonctionner.
Donc en gros, le Capitalisme suppose de consommer moins aujourd'hui pour épargner, investir, produire et consommer plus demain.
Or les taux bas change ce paradigme. Avec des taux bas ou négatifs, l'épargne est sanctionnée, l'investissement est puni, il faut consommer plus aujourd'hui pour produire la même chose ou moins demain et donc consommer moins et investir encore moins etc...
En fait plus qu'un changement de paradigme , c'est carrément l'inverse. C'est de la décroissance organisée.
On a dit que cet état de taux bas était temporaire mais cela me parait faux car une fois qu'on est dans des taux bas, on ne peut plus en sortir que très difficilement. En effet avec des taux à O on comprend facilement que l'endettement explose et que donc toute remontés des taux entraînerait inéluctablement l'insolvabilité des débiteurs.
L'exemple du Japon est à ce sujet assez parlant, ils ont commencé des taux bas il y a 20 ans et n'en sont jamais sortis.
Dans le Capital, Marx disait que le Capitalisme n'était que temporaire, un état de transition permettant de créer suffisamment de richesses avant que l'humanité n'entre dans un nouvelle ère, le Socialisme (a ce sujet Marx n'a jamais dit que le Socialisme ce serait des gens avec des bottes en caoutchouc avec un marteau et une faucille sur l'écusson).