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et cela m’a donné l’idée de consacrer les ouvertures de la semaine à de belles et grosses arnaques.
Gregor McGregor, l'arnaqueur de génie qui a vendu un pays imaginaire
Il y a 200 ans, l'Écossais Gregor McGregor réussissait l'une des plus grandes duperies immobilières de l'histoire.
En 1817, Gregor MacGregor, issu d'une famille noble et soldat écossais, décide de tirer profit de 32 000 kilomètres carrés de territoire sous l'emprise britannique.
Son plan était très simple : après avoir passé de nombreuses années en Amérique du Sud et quitté l’armée britannique, Gregor MacGregor affirme avoir reçu le territoire du «Poyais».
En 1822, il s’autoproclame «cacique du Poyais» (chef indien en Amérique centrale) et annonce pouvoir vendre de nombreuses terres.
Selon lui, il s’agissait plus précisément d’un État indépendant situé dans la baie du Honduras, avec comme capitale Saint-Joseph.
Pourtant, ce petit État… n’existe pas. Pour prouver sa bonne foi, MacGregor va même jusqu’à concevoir un blason et introduit la monnaie de Poyais.
Il publie le détail de ses actions pseudo-gouvernementales dans un journal anglais, distribue des brochures publicitaires et va même jusqu'à écrire et chanter des chansons louant la gloire de Poyais.
Profitant du contexte d'une bulle spéculative sur une Amérique du Sud en plein développement, le subterfuge fonctionne. Il vend des centaines d'actions, promettant un retour rapide sur investissement.
Au total, ce sont trois bateaux, remplis de futurs habitants ayant signé des contrats de travail avec un supposé gouvernement Poyaisien, ainsi que d'investisseurs ayant vendu leurs biens en Europe pour acheter un bout de terre de l'autre côté du monde, qui débarquent sur la côte est de l'actuel Honduras.
Annoncé comme une terre fertile aux rivières remplies de poissons et aux forêts foisonnantes, Poyais a tout pour plaire. Les aspirants colons déchantent pourtant vite.
En lieu et place d'une ville à l'européenne avec son centre-ville, sa banque et son théâtre, les migrants découvrent une nature sauvage et particulièrement hostile, meublée de quelques huttes en bambou.
Plus d'une centaine de personnes mourront de la chaleur, de l'humidité extrême, de la faim et de la malaria.
Ceux qui arrivent à rentrer en Grande-Bretagne sains et saufs tentent d’exposer la vérité à la presse, espérant que Gregor MacGregor devienne la risée du grand public et subisse des conséquences sévères.
Étonnamment, certains le défendent, arguant qu'il est lui-même une victime de circonstances plus larges. Le protagoniste réussira à continuer d’escroquer une myriade d’investisseurs, avant de définitivement quitter le pays pour le Venezuela.